Mon
tout petit copain
Qui
pas un seul instant
Loin
de moi sans chagrin
Ne
peut vivre pourtant,
Voilà
qu’un de ces jours
Elle
viendra te chercher,
Loin
de moi pour toujours
Elle
viendra t’emmener
Chiens
et chats dévoués,
Souvent
si mal aimés,
Du
royaume promis
Vous
n’auriez pas les clés…
Comme
au seuil de l’église,
Où
ne pouvez entrer,
Vous
ne me suivrez pas :
Là
où je m’en irai,
Vous
ne seriez de mise…
Cosaques
vos chevaux,
Laissés
sur le rivage,
Et
suivant à la nage,
Sur
le dernier bateau
Leurs
maîtres impuissants
Dessus
le pont pleurant,
Comment
croire que là haut
Vous
n’eussiez pas trouvé
Dans
les astres paissant
Vos
pauvres destriers ?
Andronic,
ton lion,
Fidèle
compagnon,
Qui
dans Rome aux arènes
Trépassa
crucifié,
Pour
t’avoir épargné,
N’aurais-tu
point de peine
Dans
l’éternelle joie,
Si
tu n’y voyais pas
Celui
qui partagea
Le
destin de ceux-là
Qui
moururent pour leur foi ?
De
ce que tu créas,
Mon Dieu serait-il vrai
Qu’on
put nous retrancher
Tout
comme un lot de choix,
Et
seuls nous emporter
Dans
ton clair au-delà?
Mon
Dieu prend donc pitié
De
tous ces sacrifiés,
Animaux
innocents
Qui
mieux que nous souvent
Patientent
et pardonnent
Ainsi
que tu l’ordonnes.
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