jeudi 24 août 2023

Dormir à mort

 

Chocha


 

Mourir de trop dormir, sombrer dans l’au-delà

Comme au fil d’un rêve dont on ne revient pas,

S’éteignent tes yeux, s’engourdissent tes pas,

Mais dans la nuit qui vient, tu ne connais que moi...

 

Ma princesse mitée qui fut si ravissante,

Dans tes bottines blanches et ton manteau d’argent,

Je te vois t’en aller, toujours plus somnolente,

Toujours plus chancelante aux marges de tes ans.

 

Et moi-même bien lasse et si souvent blessée

Je prie Dieu d’accorder à ma vie les années

Qu’il faut à tous mes chats pour mourir dans mes bras,

Qu’il faut à mon vieux coeur pour remplir son contrat.

 

Tu titubes parfois jusqu’à notre jardin,

Où tu marches aveugle et te couches soudain,

Au soleil bienveillant, dans le fil de l’air frais,

Pour saisir de la vie les ultimes bienfaits.

 

Et moi-même rêvant devant le ciel ouvert,

Je cueille de mes jours les dernières beautés.

Où t’en vas-tu, la vieille, à présent précéder,

Ta déesse chenue dans l’immense univers ?

 


2 commentaires:

  1. Vous n'imaginez pas chère Laurence combien vos visions si folles et si sages touchent mon coeur. Cette nuit grace à vous je pleure un chagrin paisible. A bientôt ! Jos

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