Du désordre de Mars, rayonnant et
paisible,
Naissent aux branches nues
d’étranges fruits d’azur.
C’est la guerre, là bas, le tumulte
des armes,
Mais mars en sa débâcle, sur le
jardin figé,
Déploie l’ogive d’or de ses ailes
tranquilles,
Le pressentiment bleu des fêtes
printanières.
A quoi bon démontrer, crier dans le
fracas
Des cent gueules béantes de l’enfer
déchaîné ?
Et l’on pourrait oublier ici,
Sur l’orbe lisse du lac
resplendissant :
Tout est si calme au fil des rues,
On pourrait croire
Que rien n’arrivera jamais,
Hormis les floraisons ultérieures...
Sur une façade les héros
Semblent vivants,
Dans le cadre de leurs photos,
Sous les drapeaux,
Sur les fleurs mortes.
Mais ils gisent dans leurs tombeaux,
Ils n’auront pas fait de vieux os,
Ces beaux garçons qui nous sourient.
Ils auront eu parfois le temps
De laisser sur terre des enfants
A ceux qui restent et qui prient.
La faux s’abat sur les meilleurs,
C’est l’ultime moisson des justes,
Que les anges plient dans les langes
De la Résurrection promise.
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