Partir, repartir, encore, toujours…
Non, plus maintenant
Car c’est à présent
La fin de mes jours
Qui commence
Dernières vacances
Sur la plage vide
On fait les cent pas
Les cent heures,
Les cent mois
Et les vagues alentour
Portent et dispersent ceci, cela
Un portrait, un objet, le chien, le chat…
Et butent sur mon cœur et butent encore,
Cognent et se retirent…
Tant va le cœur aux larmes,
qu’à la fin,
il se
brise.
II
Dans le sel de ses larmes
La sirène trouva son âme
Je le sus tout enfant
Et pleurai soixante ans.
Dérivant dans la barque sans rames
Que fut ma vie et cette âme
Sans trêve allait
croissant,
Donnant ses fruits amers
Solitaires et brillants
Sur l’écume du temps
S’en va les ramassant
L’ange aux vêtements clairs
Qui me suit pas à pas
Et disparaît parfois.
Ou bien je perds sa trace dans le brouillard béant
Des pensées affolantes, des soucis tournoyants
Ah mon Dieu ce chemin si rapide et si lent
Qui va d’hier jusqu’à demain, grignotant le
présent !