Je
fus belle autrefois et n’en ai point usé
J’ai
traversé la vie sans jamais m’arrêter
Etrangère
et nomade, et n’ayant pour richesse
Que
mon cœur épanché qui perdait ses largesses.
Tout
l’or de mes talents, je ne sus le placer
Comme
un enfant jouant sans en savoir le prix,
Ne
sachant qu’en faire, ni sur lequel miser,
Je
vais vers le Seigneur sans avoir rien appris.
Je
poussais ça et là comme la fleur des champs
Vivace et fantasque, sous le soleil ardent,
En
quête des nuées toujours renouvelées
Que
bousculait le vent dans sa course hébétée.
Mais
c’est peut-être ainsi qu’à force j’ai suivi
Le
fil de l’or secret dans la trame des jours,
Qui
composait pour moi la face de Celui
Dont
je cherchais la trace au gré du temps qui court.
Tout
au fond de mon âme il se tenait patient
Comme
la braise rouge au fond du foyer noir
Attendant
d’éclairer du feu blanc de l’espoir
Le
chemin qu’il ouvrait sous mes pas hésitants.
Laurence
Guillon 2013