Sur la route de Iaroslavl acrylique de l'auteur |
Tornade de neige, livide, véhémente,
Titubante
et penchée dans tes lourds drapés d’ombre,
Torse et gigantesque écroulement,
Vapeur ascendante et glaciale,
De quel grand corps céleste es-tu
l’épiphanie ?
Roche d’air suspendue dans l’air gris qui bascule
O traîtres degrés blancs qui butent dans la nuit,
Etrange construction des glaces somnambules
Qu’érige un vent d’hiver, machinal et transi.
Je te voyais passer sur les forêts figées
Et je t’aurais suivie, je me serais perdue
Dans tes plis erratiques et dans tes fulgurances,
Sans plus de pesanteur ni plus de consistance,
Un regard …
Nu, grand ouvert, absorbant, un abîme.
Et sur la route, les phares.
Et ce jour-là
D’un bout à l’autre du soir
Cet arc orange sur le trajet des phares,
D’un bout à l’autre du soir, ce corps noir et
tordu,
D’un nuage effondré, la face colossale
Suspendue sur les champs,
Aveugle,
Face de roc et d’encre,
De chocs, de cendre
Sourdes traînées
Brunes et bleues.
Et les phares.
Les phares
réguliers
Sous la très haute nuit
Qui brassait les flocons dans le lait des étoiles.