Par delà les ramures aux tresses
d’or lâchées
S’ouvrent ces gouffres bleus,
Et par delà, que sais-je?
Car cet azur n’existe encore
Qu'au revers de mes yeux,
Déversant en mon coeur des nuées
fracassées,
Des êtres étranges, grandioses et
muets,
De calmes et vastes feux allumés
tous les soirs
Où la nuit en silence forge et jette
ses astres
Que je cueille parfois du regard sur
le seuil.
Est-ce là mon trésor, est-ce là mon
salaire?
Sont-ce là mes bagages?
La feuille arrachée,
La fleur piétinée
La lune abandonnée,
Et le chant des oiseaux que
personne n’écoute,
Et ceux-là qui sont sourds au vent
discret qui passe
N’entendent point sonner les
tambours de l’horreur,
Et ceux-là dont la lune ne touche
pas le coeur
Ne peuvent discerner le bon grain de
l’ivraie,
L’ange du démon, le roi de
l’imposteur,
Le chant du boniment,
La pure vérité du mensonge éhonté.
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