Les rides calmes du ciel, immobiles,
s’étirent,
Sur les toits gris penchés et les
bouleaux verdis.
Langée par le soleil dans l’air
frais d’aujourd’hui,
J’écoute les oiseaux, ils ont tant à
me dire...
Leurs mots ténus et clairs qui
brodent le silence
N’ont pas d’équivalent dans notre
bas langage,
Et composent entre eux, venus du
fond des âges,
Les signes ethérés de mystérieuses
stances.
Pour parler avec eux, le coeur a ses
élans,
Secrets et religieux, délicats et
fervents :
Le berce le vent pur
Se glissant dans l’azur,
Comme un corps dans l’eau lisse
Et plate des abysses,
D’où montent les poissons,
Où coulent les étoiles,
Où les nuages vont
Laver leurs lourdes voiles,
Où le lait des lueurs
Célestes s’évapore,
Où se fanent les fleurs
Des astres qui se dorent
Au feu des origines,
Quand de partout nos ruines
N’annoncent aucun regain.
Le lac au ciel profond laisse encore
dériver
Légers et lumineux d’intermittents
nuages
Que la brise en jouant poursuit sur
son passage,
C’est dans le nord surpris le
triomphe de mai.
Comme au loin s’épanouit le chant du
rossignol,
La corolle fragile au bois sombre
blanchit ;
De mille yeux regarde, au ciel et
loin du sol,
Le poirier tordu les mouvements
éblouis
De vapeurs pensives qui s’étirent
sans bruit.
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