jeudi 24 août 2023

Les oiseaux

 


Les rides calmes du ciel, immobiles, s’étirent,

Sur les toits gris penchés et les bouleaux verdis.

Langée par le soleil dans l’air frais d’aujourd’hui,

J’écoute les oiseaux, ils ont tant à me dire...

 

Leurs mots ténus et clairs qui brodent le silence

N’ont pas d’équivalent dans notre bas langage,

Et composent entre eux, venus du fond des âges,

Les signes ethérés de mystérieuses stances.

 

Pour parler avec eux, le coeur a ses élans,

Secrets et religieux, délicats et fervents :

Le berce le vent pur

Se glissant dans l’azur,

Comme un corps dans l’eau lisse

Et plate des abysses,

D’où montent les poissons,

Où coulent les étoiles,

Où les nuages vont

Laver leurs lourdes voiles,

Où le lait des lueurs

Célestes s’évapore,

Où se fanent les fleurs

Des astres qui se dorent

Au feu des origines,

Quand de partout nos ruines

N’annoncent aucun regain.

 

Le lac au ciel profond laisse encore dériver

Légers et lumineux d’intermittents nuages

Que la brise en jouant poursuit sur son passage,

C’est dans le nord surpris le triomphe de mai.

 

Comme au loin s’épanouit le chant du rossignol,

La corolle fragile au bois sombre blanchit ;

De mille yeux regarde, au ciel et loin du sol,

Le poirier tordu les mouvements éblouis

De vapeurs pensives qui s’étirent sans bruit.

 

 

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