dimanche 23 décembre 2012

Absence



 

Ne te presse donc pas, attends moi pour mourir,

O mon aimé perdu, si loin de moi resté,

Car ne voulant à moi unir ta destinée

Tu privas nos deux âmes de ces ailes dorées

Qu’elles ouvraient ensemble quand nous allions chanter,

Laisse nous donc encore un rayon d’avenir.

 

Quand sur tes vastes eaux, je m’élançais planant,

Guettant ces poissons d’or qui montaient de ton cœur

Si secret et profond, et que m’en saisissant

Je les jetais aux nues par-dessus la hauteur

De tout le ciel en feu de cet amour brisé,

Qui t’est resté fidèle et toujours consacré.

 

Car en moi tu n’aimas, dis-tu que cette voix,

Que toi seul fis jaillir de mon cœur silencieux,

Mais en elle pourtant, toute entière j’étais là,

Depuis les blancs matins de mon printemps radieux

Jusqu’aux jours déclinants d’un automne épuisé

Qui sent venir l’hiver et la nuit, mais encore

La promesse ténue d’un éternel été,

La croissante lueur d’une nouvelle aurore.

 

Pierrelatte 2011

 

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