C’est le suave printemps qui s’en vient nous
charmer
Déplaçant les parfums de ses atours fleuris.
Le lilas dans l’azur et les oiseaux éblouis
Célèbrent le passage de ses souffles légers.
Combien d’années encore m’en vais-je reposer
Sous les ombres chassées par les clartés fugaces,
Dans le simple bonheur de pouvoir exister
Avec tout ce qui vit au fil du temps qui passe ?
Combien d’instants profonds m’en vais-je
contempler
Au lieu de subsister aveugle à la surface
Des jours que j’ai laissés l’Ennemi me voler
Sans pouvoir en goûter la mystérieuse grâce ?
N’est-il pas un peu vain de compter les années
Quand l’instant peut parfois briller comme un
diamant ;
Quand ce qu’il reste encore de notre triste temps
S’écoule en cliquetant, comme fausse monnaie
?
L’instant neuf éternel s’est ouvert dans mon cœur
Profond comme la mer.
J’entends dans sa coquille remonter la rumeur
Des obscurs et des clairs
Accents de sa grandeur.
Et j’écoute cela qui vibre et se retire
Qui s’étale et s’étend.
Et j’écoute cela me dire et me redire
Qu’à présent, il est temps.
Pierrelatte 2012
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