mardi 29 janvier 2013

Regard en arrière


Rossignolets épars dans ce gris ciel de mai

Fluides dentelles d’or sur les champs assourdis

Où se prennent légers les souffles endormis

De ce soir retenu que traversent muets

D’un orage lointain les éclairs égarés,

Ne chanterez-vous point tous ces destins enfuis

Dont le souffle en les murs de notre mas meurtri

Bat encore et soupire et cherchant notre cœur,

Diffuse en l’air humide l’encens de ses odeurs ?

A pas lents je refais les chemins familiers,

Depuis le peuplier que les Belge a coupé,

Je les brode et les croise sans pouvoir les unir,

Autour de ce passé qui n’a plus d’avenir,

Je longe la piscine qui blesse le parterre,

Sous les cyprès géants que dévore le lierre,

Et mes pas me ramènent là où notre amandier

Autrefois se dressait, jeune et chargé de fruits.

Et j’écoute aux abois le fracas du tonnerre

Bouleverser la douceur du silence étonné.

Sous la bénédiction de cette pluie pensive,

Je m’en vais à présent, mystérieux oiselets,

Car encore quelques temps il faut bien que je vive

Oubliant le passé dans cette heure éternelle

Qu’à mon cœur captivé sonnent vos chants secrets

Et que mon âme enfin puisse étirer ses ailes

Et prendre son envol, à jamais libérée.






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