mardi 1 novembre 2011

Une visite


Je longeais à pas lents de grands arbres transis

Qui buvaient somnolents le lait blanc du ciel gris.

J’allais et je suivais, dans la neige épaissie

Tes petits pas fleuris.



Diligent et joyeux, tu courais devant moi,

Constellé de flocons, petit prince du froid,

Dans ta fauve pelisse, retroussée par le vent,

Qui glissait en sifflant.



Et les rouges façades, dans les ombres du soir,

Eclairaient peu à peu tous leurs rectangles noirs.

Je priais à mi-voix, le cœur empli d’espoir

Qu’il passerait nous voir.



Et parfois de très loin, nous le voyions assis,

Sur un banc près du porche, qui fumait engourdi.

Tu filais tout heureux le fêter en jappant,

Notre cher inconstant.



Dans sa maigre figure, ses yeux verts et lointains,

De félin famélique ou de pauvre marin,

Prenaient les reflets bleus qui tremblaient dans les miens,

Et je serrais sa main.



Sa main toujours glacée qu’il ne me donnait pas,

Que je volais pourtant, pour l’attirer chez moi,

Je l’amenais  ainsi au profond de mon cœur,

Prendre un peu de chaleur.

 








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