jeudi 12 avril 2012

Semaine sainte


 
 
 
 
 


Et voici que déjà l’on porte vendredi

Au son voilé des cloches notre Christ au tombeau

Et qu’aux mains des fidèles chaque flammèche luit,

Tremblante étoile d’or aux tréfonds d’un caveau,

Sombre comme l’enfer, béant et désolé,

Comme l’espace ouvert du néant incréé.



Voici que surgissant la lumière de la Croix

Traverse verticale la mer de nos destins

La nuit de nos temps durs et la chair de nos cœurs,

Depuis le fond lointain percé de haut en bas,

Du soleil à la lune ouvrant tout grand les bras,

En un moment de feu brûle tous nos chagrins.



Voici que dans le soir, mauve, doux et sonore,

Sous le brocart d’argent des nuées de velours

L’on devine les ors et la pourpre du jour,

De la très sainte Pâques qui nous revient encore,

Si grave et flamboyante, nous rappeler toujours,

L’inconcevable instant qui vit mourir la mort.



Pâques 2011, Moscou

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