Sur l’écran tout en bas, assorti d’un message,
Ce soir là, tout à coup, m’apparut ton visage,
Surgi,
maigre et barbu, d’un néant de trois mois,
Hésitant et verdâtre, sur ce fond de mur plat,
Et j’entendis ta voix.
Tu semblais au parloir d’une maison d’arrêt,
Dans ce cadre carré où tremblait ton reflet,
Tes yeux au ralenti cherchant furtivement,
A me voir au-delà de l’espace et du temps,
Et tu me souriais.
Voilà que je te manque, mais il est bien trop
tard,
Ou peut-être trop tôt, ô mon âme appariée,
Quand nous verrons la fin de nos tristes années,
Peut-être alors, frileux, réduirons-nous l’écart
De nos vies séparées.
Peut-être qu’entre nous jaillira l’étincelle
Qui de nos cœurs trop vieux et de nos corps
ruinés,
Fera les derniers feux de cet amour mort-né,
Qui nous emportera, ouvrant enfin ses ailes,
Dedans l’éternité.
Pierrelatte
2011
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