Ne te presse donc pas, attends moi pour mourir,
O mon aimé perdu, si loin de moi resté,
Car ne voulant à moi unir ta destinée
Tu privas nos deux âmes de ces ailes dorées
Qu’elles ouvraient ensemble quand nous allions
chanter,
Laisse nous donc encore un rayon d’avenir.
Quand sur tes vastes eaux, je m’élançais planant,
Guettant ces poissons d’or qui montaient de ton
cœur
Si secret et profond, et que m’en saisissant
Je les jetais aux nues par-dessus la hauteur
De tout le ciel en feu de cet amour brisé,
Qui t’est resté fidèle et toujours consacré.
Car en moi tu n’aimas, dis-tu que cette voix,
Que toi seul fis jaillir de mon cœur silencieux,
Mais en elle pourtant, toute entière j’étais là,
Depuis les blancs matins de mon printemps radieux
Jusqu’aux jours déclinants d’un automne épuisé
Qui sent venir l’hiver et la nuit, mais encore
La promesse ténue d’un éternel été,
La croissante lueur d’une nouvelle aurore.
Pierrelatte
2011
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