Les anges des tombeaux, frileux dessous la pluie
Serrent dans leurs ailes grises les nuées
assombries,
Dont la sourde corolle épanchée sur le jour
A de molles senteurs de feuilles et de labours.
Et dans la grisaille les astres éphémères
Des gros bouquets joufflus déposés sur la pierre
Mettent de la couleur sur nos amours perdus,
Décorant nos malheurs de feux irrésolus.
Et nous restons muets sur le gravier crissant
Cherchant dans notre cœur des prières oubliées
Quelque chose de clair, de tendre et de brûlant
Qui pût combler d’espoir cette coupe vidée.
Si ce n’est pour prier, que faisons-nous penchés
Sur la porte fermée qui retient nos parents ?
Que venons-nous ici, à peu près tous les ans
Déposant nos bouquets à nouveau les pleurer ?
Chrysanthèmes, fleurs des morts, de l’automne
éploré
Soleils d’or solide par le vent décoiffés
Vous ramasseront-ils, quand vous serez
fanés ?
Allez-vous refleurir dans l’éternel été,
Sous le doux pas des anges qui là bas déambulent
Eclairant au passage vos âmes minuscules ?
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