Depuis déjà longtemps, je ne t’avais pas vu,
Quand au bout de la rue, soudain je l’aperçus
Cet homme qui de loin, te ressemblait tellement,
Mince, pauvre, élégant, mais peut-être plus grand.
Je regardai mon chien qui ne s’en allait pas
Te fêter tout joyeux, ce n’était donc pas toi,
Ce hère qui venait d’un pas mal assuré,
Avec des yeux fiévreux et des joues mal rasées,
Un air de moribond, des restes de beauté,
Et le cœur me manqua, quand il nous dépassa.
Au bout de quelques pas,
Voici qu’il s’arrêta,
Et qu’il se retourna,
Mais ce n’était pas toi.
Dans la neige fondue, sur le trottoir souillé,
Voici qu’il nous toisait de ses yeux insensés,
Des yeux clairs délavés d’animal épuisé,
Comme s’il avait senti cet élan de mon cœur,
Propageant jusqu’à lui l’onde de sa chaleur.
Et puis se détournant, il reprit son chemin
Et je suivis le mien, béante de chagrin,
Comme si devant chez moi, dans ce banal décor,
J’avais soudain croisé le chemin de ta mort.
Moscou 2009
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