S’en allant défilant les longs cyprès sévères
Psalmodient au vent bleu leur plain-chant
séculaire.
Rugissent les moteurs au loin de ces gens-là
Qui jamais ne s’arrêtent pour écouter leur voix,
Qui tirent dans les champs les oiseaux affolés,
S’en vont partout braillant, tuant et profanant,
Avec de grosses mains, avec de grands pieds,
Des yeux morts et sournois et des ricanements.
Ils pensent avec leur sexe, ils pensent avec leur
ventre,
Et traversent la vie sans jamais la goûter,
Sans jamais en chercher le sens ni le centre,
Rapides et goulus, brutaux et éphémères,
Ne respectant aucun de ses plus saints secrets.
Et c’est en vain qu’au loin les grands cyprès
sévères
Au pied des longs vitraux du vaste ciel doré
S’en vont en psalmodiant leur plain-chant
séculaire.
Pierrelatte,
septembre 2012
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire