Laisse-moi, mon Seigneur, m’accrocher à ta robe,
Quand mon âme ici bas perd le fil de tes pas,
Elle est dure à suivre la voie qui mène à l’aube,
De ce grand jour promis qui ne finira pas.
Et qu’au terme du soir, dans ma barque en partance,
Les épines et l’ivraie trop souvent récoltées,
Se couvrent à la fin de ma sotte existence
Des fleurs inattendues de mes dernières années.
Que la plaisanterie, si brève et si amère,
S’achève dans la paix, la joie et le silence,
Comme elle a commencé, au temps de mon enfance,
Quand chaque instant vécu reflétait ta lumière.
Quand mon cœur sous le ciel cherchant à s’élargir
Contemplait la splendeur de l’univers secret
Dont le violent appel déjà l’étourdissait
D’abyssale douceur, de silencieux désir.
Qu’il est donc lourd ce corps que nous laissons sur terre
Qu’il est dur à quitter ce trop pesant manteau,
Détrempé de nos larmes et souillé de poussière
Et collant à notre âme comme une vieille peau.
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