Le bonheur d’exister, aquarelle
fugace,
Aux couleurs délavées que le temps
nous dérobe,
S’esquisse à chaque instant de notre
course lasse,
Des premiers clairs regards dans les
plis de ta robe,
Parfumée, chatoyante, ô merveilleuse
Terre,
Jusqu’à ces derniers jours de la
vieillesse amère,
Qui nous laisse rêver aux souffles
du printemps,
Hagards et suspendus en ce fixe
moment
Où notre vie s’étire, avant de
s’effacer,
Nous laissant jouir enfin du matin
retrouvé,
De notre enfance enfuie, des moments
éternels.
Le vent qui passe encore et la fleur
épanouie,
Et l’étoile qui luit dans la nuit
infinie,
Du lointain rossignol le mystérieux
appel,
Le chant méditatif et l’extase
sereine
Qui mettent en nos coeurs la douceur
et la peine.