Rossignolets épars dans ce gris ciel de
mai
Fluides dentelles d’or sur les champs
assourdis
Où se prennent légers les souffles
endormis
De ce soir retenu que traversent muets
D’un orage lointain les éclairs égarés,
Ne chanterez-vous point tous ces destins
enfuis
Dont le souffle en les murs de notre mas
meurtri
Bat encore et soupire et cherchant notre
cœur,
Diffuse en l’air humide l’encens de ses
odeurs ?
A pas lents je refais les chemins
familiers,
Depuis le peuplier que les Belge a coupé,
Je les brode et les croise sans pouvoir
les unir,
Autour de ce passé qui n’a plus
d’avenir,
Je longe la piscine qui blesse le
parterre,
Sous les cyprès géants que dévore le
lierre,
Et mes pas me ramènent là où notre amandier
Autrefois se dressait, jeune et chargé
de fruits.
Et j’écoute aux abois le fracas du
tonnerre
Bouleverser la douceur du silence
étonné.
Sous la bénédiction de cette pluie
pensive,
Je m’en vais à présent, mystérieux
oiselets,
Car encore quelques temps il faut bien
que je vive
Oubliant le passé dans cette heure
éternelle
Qu’à mon cœur captivé sonnent vos chants
secrets
Et que mon âme enfin puisse étirer ses
ailes
Et prendre son envol, à jamais libérée.
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